Si vous arrivez régulièrement en retard, vos applications de navigation seront peut-être les responsables. Google Maps et Waze ont récemment modifié leurs algorithmes pour favoriser des trajets plus écologiques parfois au détriment de la vitesse.
Motivées par des préoccupations en changements environnementaux, ces applications transforment la façon dont nous planifions nos déplacements quotidiens.
En 2024, les deux applications ont mis à jour leurs fonctionnalités. Leur objectif est de réduire l’impact carbone des déplacements en voiture. Cela se traduit par des itinéraires qui privilégient la fluidité et l’efficacité énergétique, même si cela implique des parcours légèrement plus longs.
Autrefois favorisés, les trajets rapides sont désormais relégués au second plan.
Des voyages plus verts, mais plus longs
Depuis l’adoption du décret n°2022‑1199, les fournisseurs de services de géolocalisation comme Google Maps et Waze doivent indiquer le taux d’émissions de CO2 pour chaque parcours. Le décret impose également la promotion des trajets les moins polluants, souvent plus longs.
Concrètement, lorsqu’un itinéraire inclut une portion de route où la vitesse maximale autorisée est supérieure à 110 km/h, l’application peut proposer un chemin alternatif à la vitesse de 20 km/h sur ces portions.
L’idée est de favoriser une conduite plus stable et moins consommatrice de carburant. D’autres applications sont également concernées par cette réglementation, obligeant l’ensemble du secteur à prendre en compte l’impact environnemental des trajets.
Une mesure contestée par les usagers
Malgré les bonnes intentions, ces changements ne plaisent pas à tout le monde. Les automobilistes habitués à arriver vite constatent désormais que leur trajet s’allonge. Même si la possibilité de choisir un itinéraire plus rapide existe, le parcours éco-responsable est mis en avant par défaut.
Les critiques fusent sur les réseaux sociaux : retards, frustration, et perte de temps sont souvent évoquées. Beaucoup regrettent le manque de communication autour de ces modifications.
Le message principal qui est de réduire les émissions et protéger l’environnement passe parfois inaperçu face à l’inconfort ressenti sur le terrain.
Pourquoi un trajet plus long peut être plus écologique
Le paradoxe de ces itinéraires peut surprendre. Un chemin plus long peut polluer moins. En effet, les trajets courts traversant les centres urbains génèrent davantage de consommation de carburant en raison des feux, des arrêts fréquents et des ralentissements.
À l’inverse, un trajet légèrement plus long mais plus fluide permet de maintenir une vitesse constante, réduisant la consommation et les émissions.
Ainsi, la logique de Google Maps et Waze n’est pas arbitraire. Elle repose sur des données scientifiques et une approche environnementale, même si l’effet immédiat pour l’utilisateur est un peu frustrant.
Conséquences pour les utilisateurs
Pour les conducteurs, cette modification implique une réorganisation des habitudes. Ceux qui recherchent exclusivement la rapidité doivent désormais ajuster leur choix manuellement.
Certains adaptent leur départ pour anticiper le temps supplémentaire, tandis que d’autres observent simplement une augmentation du stress liée aux retards imprévus.
L’impact est aussi psychologique : la perception de perte de contrôle et le sentiment d’être « forcé » à suivre un itinéraire moins pratique. Cependant, à long terme, ces trajets peuvent réduire le stress lié aux arrêts fréquents et à l’embouteillage.
Un engagement écologique encore perfectible
Malgré les critiques, le message des applications est clair. Les outils numériques peuvent contribuer à la protection de l’environnement. Google Maps et Waze ont choisi de prioriser la durabilité sur la vitesse. Une décision qui reflète une tendance plus large à rendre nos déplacements plus responsables.
Pour les utilisateurs, la clé réside dans la compréhension et l’adaptation. Accepter qu’arriver cinq minutes plus tard signifie participer activement à la lutte contre la pollution.
Après tout, un peu de patience au volant peut avoir un impact concret sur notre planète.