Une réforme fiscale annoncée pourrait bouleverser les finances de millions de foyers, en particulier celles des retraités.
Le mois dernier, l’ex-Premier ministre a évoqué le fameux abattement de 10 % pour frais professionnels, un dispositif qui permet aux retraités de réduire le montant de leur impôt sur le revenu en déduisant 10 % de leurs pensions.
François Bayrou a proposé de remplacer cet avantage par un forfait annuel fixe par retraité. C’est un changement qui pourrait peser sur le budget de nombreux ménages.
Une réforme soutenue par la ministre des Comptes publics
Cette réforme a été défendue avec vigueur par Amélie de Montchalin devant le Sénat. Selon elle, le système actuel avantagerait surtout les retraités les plus aisés.
« Aujourd’hui, c’est un abattement anti-progressif. Plus vous êtes un retraité aisé, plus vous en bénéficiez. J’appelle à une forme de solidarité des retraités les plus riches vers ceux aux revenus modestes », a-t-elle précisé.
Concrètement, un retraité percevant 40 000 euros de pension annuelle bénéficie aujourd’hui d’un abattement de 10 %, soit 4 000 euros. Avec la fin de cet avantage, il serait ramené à 2 000 euros, augmentant ainsi l’impôt pour les pensions élevées.
L’objectif affiché est de rééquilibrer les contributions et de rendre le système fiscal plus « juste ».
Quel impact pour les retraités ?
Selon l’Institut des politiques publiques (IPP), cela concerne environ 1,4 million de contribuables, soit 1 retraité sur 12. La majorité verront leur impôt augmenter, tandis qu’une minorité (environ 100 000 retraités, moins de 1 %) pourrait bénéficier réellement du nouveau forfait.
Ce sont surtout les pensions modestes qui pourraient tirer avantage d’une déduction fixe de 2 000 euros, parfois plus favorable que le système actuel.
L’analyse met en évidence que les principaux concernés seront les retraités aux revenus élevés, tandis que les plus modestes ne profiteront que marginalement de la réforme.
L’objectif implicite de l’État est de réduire le déficit fiscal en ajustant la contribution des tranches de revenus supérieures.
Les changements à connaître pour anticiper l’impôt
L’abattement fiscal actuel permet de diminuer significativement le revenu imposable. Par exemple, un retraité déclarant 43 000 euros de pension ne paie ses impôts que sur 38 700 euros, économisant ainsi plusieurs centaines d’euros.
Avec la réforme proposée par François Bayrou, ce même revenu imposable serait porté à 41 000 euros. Cela entraîne un impôt de 2 732 euros, soit une hausse de 345 euros par rapport à la situation actuelle.
Certains retraités continueront toutefois d’échapper à l’impôt grâce à des revenus modestes. Actuellement, un contribuable n’est pas imposé si son revenu annuel est inférieur à 17 436 euros.
Avec le nouveau système, ce seuil passerait à 19 500 euros. Cela va permettre à davantage de foyers modestes d’éviter l’imposition tout en augmentant la contribution des plus aisés.
Ce qu’il faut retenir
La réforme de l’abattement fiscal remplace un avantage proportionnel par un forfait fixe. Le but affiché est de rendre le système plus équitable, en transférant une partie du fardeau fiscal des retraités les plus riches vers ceux aux pensions modestes.
Pour les retraités concernés, cela signifie une augmentation potentielle de l’impôt, surtout pour les pensions élevées. Pour ceux aux revenus faibles, le changement pourrait représenter une légère amélioration.
L’analyse des chiffres montre clairement que l’État cherche à économiser tout en rééquilibrant la répartition des contributions fiscales.
En résumé, la fin de l’abattement fiscal constitue un changement majeur pour les retraités. Comprendre ces modifications et anticiper leur impact est essentiel pour préparer son budget et éviter les mauvaises surprises lors de la prochaine déclaration de revenus.
Il s’agit d’une réforme qui touche directement le quotidien de millions de retraités, et dont l’effet pourrait se faire sentir dès la prochaine année fiscale.
Il est donc crucial de suivre de près les annonces officielles et d’ajuster ses finances en conséquence. Cette vigilance permettra de limiter l’impact sur le pouvoir d’achat et de mieux planifier l’avenir.